Pages

mardi 19 octobre 2010

Sony veut encadrer le rap par une charte éthique

Le rap est dans l'oeil du cylone depuis longtemps. Les propos de Lefa, membre du collectif Sexion d'Assaut, ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

En effet, ce dernier a tenu des propos homophobes, qui ont clairement porté un coup à l'ascension du groupe de rap parisien. Alors que Sexion d'Assaut goûtait au succès commercial, la polémique a eu des conséquences notables : concerts et interviews annulés, baisse substantielle des ventes de leur album, décision par la chaîne MTV d'exclure le groupe pour son trophée MTV EMA dans la catégorie "meilleur artiste français", Sexion d'Assaut n'a plus autant le vent en poupe qu'il y a quelques semaines.

Sony, producteur de Sexion d'Assaut, a pris le taureau par les cornes. Outre la campagne de communication qu'elle orchestre pour le groupe de rap -rencontre entre le collectif et des associations qui défendent la cause gay notamment-, Sony a décidé de préparer une charte éthique qu'elle fera signée aux rappeurs.

Le contenu de cette charte n'a pas filtré et aucune information n'est actuellement disponible. Pour autant, il est d'emblée possible de s'interroger sur la compatibilité de cette charte avec la liberté d'expression. Comment un rappeur peut-il écrire et chanter ce qu'il entend si sa conduite lui est dictée a priori par sa maison de disque ? Il est d'autant plus primordial de maintenir une forme de liberté d'expression dans le rap, qu'il s'agit de l'un des rares pans de la musique moderne qui reste encore engagé -bien que le rap soit de plus en plus gangréné par des textes sans relief, commerciaux, inutiles et tendant à instrumentaliser un public visé-. A terme, cette charte éthique pourrait donc avoir un effet contre-productif pour Sony, dans la mesure où elle pourrait pousser bon nombre de rappeurs à s'orienter vers d'autres maisons de disque.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire