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samedi 28 août 2010

Nicolas Sarkozy : un contrôle des médias à la Berlusconi ?

Au début du mandat de Nicolas Sarkozy, les critiques les plus acérées le taxaient d'être le Silvio Berlusconi français. A l'époque, elles semblaient être exagérées ; aujourd'hui, elles collent de manière troublante à la réalité.

Avec le remplacement de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions par Rémy Pflimlin, nommé par le Président de la République et réputé proche de celui-ci, Nicolas Sarkozy semble vouloir contrôler de plus en plus les médias, véritable contre-pouvoir dans toute démocratie -rappelons que FT offrait une garantie d'indépendance par rapport au pouvoir politique alors que le groupe TF1, dirigé par Martin Bouygues, ami intime de Nicolas Sarkozy, a souvent été pointé du doigt pour sa capacité à manipuler l'information au profit de l'UMP-.

De quelle manière Nicolas Sarkozy orchestre son contrôle des médias ? Tout simplement en faisant passer des messages clairs au nouveau patron de France Télévisions. Ainsi, le dernier en date est particulièrement amer pour tout défenseur de la démocratie. Le Président de la République a établi une liste noire des présentateurs qu'il ne souhaite plus voir à l'antenne. Etrangement, on y retrouve ceux qui sont célèbres pour leurs diatribes contre Nicolas Sarkozy : Laurent Ruquier, Patrick Sébastien, Guillaume Durand -proche de de Villepin- et Eric Zemmour -qui n'apprécie pas particulièrement Nicolas Sarkozy-. Belle brochette !

A l'inverse, il a formulé ses voeux au Père Noël, en l'occurrence Rémy Pflimlin ; il souhaite que Daniella Lumbroso, Patrick Sabatier -ami de Nicolas Sarkozy-, les frères Bogdanov et Didier Barbelivien -tiens, il travaille dans les médias maintenant ?- aient une place prépondérante dans les programmes diffusés sur FT.

Après l'éviction d'Arlette Chabot en tant que directrice de l'information, il y a fort à parier que la rentrée sur FT sera animée. Le seul espoir que la France n'établisse pas le même lien que le régime berlusconien entre médias et politique réside dans la capacité de Rémy Pflimlin à résister aux injonctions de Nicolas Sarkozy, au nom du respect de l'indépendance du service public audiovisuel, condition sine qua non au maintien d'une démocratie.

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